Interview avec Alphadio Idriss Hann : « Encourager le partage d’expérience en créant une plateforme d’échanges »

Interview avec Alphadio Idriss Hann : « Encourager le partage d’expérience en créant une plateforme d’échanges »

La Guinée aura sa première exposition industrielle. C’est acté. Dans cette optique, le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME en partenariat avec AFRI Compétence, le Secteur privé et avec l’appui de l’ONUDI, organise la 1ère édition du Salon de l’Industrie de Guinée – SIG 2021, les 20 et 21 décembre 2021 à Conakry, dans l’objectif de booster le secteur

 Le premier Salon de l’Industrie de Guinée intervient dans un contexte particulier avec la crise sanitaire. Comment se présente cette manifestation ?

– Il faut l’avouer, l’arrivée du Covid-19 a complètement chamboulé nos vies et l’organisation du Salon de l’industrie de Guinée n’est pas restée en marge de cette pandémie. En ce qui concerne notre évènement hybride (distanciel et présentiel), nous avons juste décidé de retrousser nos manches et trouver des solutions idoines pour la bonne organisation.

Différentes commissions ont été mises en place dont la bousculée est celle du pôle hygiène, santé et sécurité pour toutes les nouvelles dispositions à prendre pour le respect de toutes les mesures édictées par l’Agence Nationale de sécurité sanitaire (ANSS). Nos invitations marquent l’obligation de présenter le carnet de vaccination et ou un test TDR pour accéder à la salle.

Notre pôle logistique, hébergement et technique a mis en place des outils pour simplifier l’organisation afin d’assurer la sécurité de nos participants comme avoir la liste de tous nos participants avec même un système d’inscription en ligne et ceci dans un souci de traçabilité dans le cas où un participant se révèlerait positif à la Covid-19.

– Qu’attendez-vous du SIG 2021 ?

– Nous attendons beaucoup de cette première Edition du SIG, je peux vous citer, entre autres, l’accroissement de la visibilité des actions du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME en faveur des acteurs du secteur industriel ; le renforcement de la coopération sud-sud dans le domaine de l’industrie sous toutes ses formes ; le partage d’expériences entre les acteurs du secteur industriel ou encore l’entrepreneuriat PME/PMI. Il y a aussi l’énumération des opportunités et risques liés à l’investissement ; la création d’un guichet unique ; les rencontres B2B ; ainsi que la création de partenariats durables entre les entrepreneurs et les potentiels investisseurs…

– Quelle analyse faites-vous du secteur industriel guinéen dans son ensemble ?

–  Les meilleurs moyens de promotion du développement social est d’aller vers une croissance industrielle effective et de répondre ainsi aux défis d’employabilité de milliers de jeunes qui se retrouvent sur le marché du travail. Le secteur comprend plus d’une centaine d’entreprises industrielles dans l’agro-industrie, le textile, les matériaux de construction, les industries chimiques et les industries alimentaires. Des actions prioritaires ont été déclinées par les nouvelles autorités dont un plan stratégique de relance du secteur industriel pour rehausser sa part dans le PIB guinéen qui demeure pour l’instant très faible comparée à la moyenne régionale africaine.

Nous sommes aussi dans la valorisation des ressources locales, sachant que l’approvisionnement des industries locales en matières premières et intrants est assuré à plus de 90% par des importations de produits dont la transformation ne génère dans une large proportion qu’une très faible valeur ajoutée.

L’Etat entend également poursuivre le processus de privatisation des unités industrielles non opérationnelles revenues dans le portefeuille national. Il veille également à l’aménagement et à la sécurisation des zones de développement industriel avec un premier parc industriel qui accueillera 84 entreprises industrielles pour 5 750 emplois en générant des investissements de plus de 170 millions de USD. A cela s’ajoute un plan stratégique de relance du secteur industriel est en exécution dans le cadre d’un programme pays avec l’Organisation des Nations Unies pour le  développement industriel.

– Quels sont les défis qui se dressent aux compétences guinéennes, ce vivier de soft power de l’industrie, dans l’environnement sous régional ?

–  Les défis seront encore plus nombreux à la sortie de ce Salon car nos industriels notamment auront en face d’eux des structures évoluant parfois dans les mêmes secteurs d’activités. Dans un cadre régional avec la ZLECAF, la compétitivité est de mise et il faudrait réfléchir comment avoir des produits de qualité et compétitifs. A cet effet, des panels et ateliers seront organisés et animés. Encourager le partage d’expérience en créant une plateforme d’échanges et de discussions entre différents acteurs et bénéficiaires de l’accompagnement de FODIP à travers son Département.

– Quels sont les principaux objectifs du Salon ?

– Nous voulons, à travers ce Salon, entre autres, booster l’entrepreneuriat des PME/PMI et favoriser l’insertion socio-professionnelle, économique des jeunes guinéens et les orienter vers la création des startups mais aussi l’accès aux informations du secteur par le canal d’un guichet unique et la création d’un écosystème industriel favorable aux investisseurs locaux.

Pour ce faire, nous allons réfléchir aux pistes et moyens afin de faire du secteur industriel un levier de la réussite de la politique de croissance socio-économique en république de Guinée. Le SIG permettra d’offrir une aide financière pour le développement des projets retenus par le Comité Scientifique du SIG (Salon de l’Industrie de Guinée). Sans oublier la valorisation de la chaîne de valeur industrielle et l’innovation technologique. Ce sera aussi une occasion de faire la promotion de PME et PMI dans tous les domaines à vocation africaine tout en encourageant les entreprises locales à faire plus d’investissement en Guinée.

https://www.lopinion.ma

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