C’est la fin d’un long épisode. La semaine dernière, les députés ont adopté la Convention d’établissement de la société agro-industrielle Guinée-Emirati (SAGE SA). La société, au capital de €10 000 fruit d’un partenariat entre le gouvernement guinéen et la société de capital risque et de développement Alsa Asset Management Ltd, basée à Abu Dhabi, va reprendre les actifs de l’ancienne usine d’ananas Salguidia, officiellement dissoute en janvier 2020, et à l’arrêt depuis 2013.
Un protocole d’accord avait été signé en novembre 2019 entre la société émiratie et le gouvernement de guinée. SAGE SA sera chargée d’aménager et exploiter les terres agricoles du domaine de Salguidia, soit plus de 2 000 hectares, pour produire des ananas et autres produits maraîchers, assurer le conditionnement, la transformation et l’emballage de l’ananas pour sa commercialisation et l’exportation, encadrer les producteurs. Il est également prévu la création d’un laboratoire de culture tissulaire pour l’ananas, avec l’ambition de produire 30 millions de rejets d’ananas, mais aussi d’autres souches notamment de banane.
La cellule de communication du gouvernement estime que la production d’ananas biologique pourrait atteindre 90 000 tonnes en 2025.
La relance de Salguidai via SAGE est l’une des composantes de la filière ananas en Guinée, qui est une priorité présidentielle menée par le biais du Bureau d’exécution stratégique de la Primature (Lire : La relance de la filière ananas en Guinée sur financement de la BIG). Une filière soutenue aussi par l’Union Européenne, qui a lancé en novembre 2019, le projet Relance de la filière ananas (REFILA), mise en œuvre par l’ONUDI en coordination avec le ministère guinéen de l’Industrie et des PME et en étroite collaboration avec l’International Trade Centre (ITC) et le COLEACP, avec un budget de €5 millions. Objectif relancer la production de la filière, notamment dans les régions de Kindia et Forécariah, améliorer la qualité, ajouter de la valeur ajoutée et développer la commercialisation tant sur les marchés régionaux qu’internationaux. Les exportations sont à ce jour quasi insignifiantes.
La variété Baronne de Rothschild, une niche porteuse pour le marché européen
La deuxième variété d’ananas produite en Guinée, après la Cayenne lisse, est la Baronne de Rothschild, une variété de meilleure qualité et qui présente de nombreux atouts sur le marché européen, selon l’étude de marché réalisée l’année dernière par l’ITC.
L’étude met en particulier en avant le marché français, deuxième marché communautaire (avec une part d’environ 23% des importations européennes) dernière l’Allemagne et qui présente la particularité d’être plus diversifié tant en termes de variétés (Sweet, Cayenne, Pain de sucre et Victoria) que du transport avec des volumes conséquents par voie aérienne. Or, c’est sur ce créneau de l’avion que pourrait avantageusement se porter la Baronne si elle remplie certaines conditions comme une qualité homogène, un emballage solide, une certification, le respect des normes et un coût attractif. Autre marché en Europe, qui pourrait être développé à court (1ans) et moyen terme (3ans), la Belgique.
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